Loumavox fake news ou histoire vraie ?

Table des matières

Une vidéo qui circule, une rumeur qui enfle… Un buzz ou l’annonce d’un futur synthétiseur ? Analysons ensemble les informations transmises et quelques pistes de réflexion autour de la découverte du synthétiseur Loumavox.

Edit du 1er janvier 2022… C’est tombé hier, tout ceci est un fake comme on s’en doutait. Un bel exercice néanmoins sur la frontière mince entre rêve et réalité.


La réponse en vidéo :

La vidéo de présentation du Loumavox

Tout à commencé par cette vidéo d’une vingtaine de minutes… Très bien réalisée de surcroit !
Je vous invite à la regarder

Le résumé repris de la page facebook Loumavox

Le synthétiseur oublié ! Des élèves du Lycée agricole de Courcelles-Chaussy Eplefpa de Courcelles-Chaussy ont découvert par hasard un synthétiseur des années 60. Ils sont partis à la recherche de Louise et Marc Vokzinski, créateurs de génie de cette machine. Durant leur enquête les lycéens vont croiser la route des génies de la musique électronique comme Moog Music Inc. , ou Jean-Michel Jarre. Le documentaire réalisé dans le cadre d’un atelier vidéo se transforme en une plongée exceptionnelle dans le monde de la musique électronique.

On y découvre Louise et son frère Marc Voksinski. Louise est musicienne et souhaite fabriquer un synthétiseur, son frère va l’aider à le construire grâce à ses connaissances en électronique.
Il y a tous les ingrédients pour qu’on se sente intéressé par cette histoire. A la fois, la découverte de ce prototype, l’histoire de Marc et de sa soeur, les écrits de Louise qui apporte une meilleure compréhension du projet.

Et puis les témoignages des professionnels (Jean-Marc Weber et Jean-Michel Jarre). Et enfin le tragique dénouement qui renforce l’émotion de l’histoire…

Louise lors de son premier concert avec le Loumavox
Louise lors de son premier concert avec le Loumavox

Les caractéristiques du Loumavox

La photo ci-dessous nous donne des indices sur ce synthétiseur, et vous pourrez l’entendre tout au long de la vidéo, avec une démonstration de Jean-Marc Weber.

La face avant du Loumavox
La face avant du Loumavox
  • 2 oscillateurs
  • 1 générateur de bruit blanc
  • 1 filtre avec plusieurs types
  • 1 ring mod
  • 1 portamento
  • 1 aleatoire ?
  • 1 mixer
  • 2 LFO
  • 2 enveloppes ADSR
  • Un séquenceur
  • Une reverb à ressort ?
  • 1 ampli (VCA)

Les indices faisant penser à une fake news

J’ai regroupé les arguments des uns et des autres autour de la véracité de cette histoire.

  • L’histoire est trop belle pour être vraie… C’est souvent l’indice d’une fake news.
  • Comment un synthétiseur datant des années 68 pourrait-il être encore en état en étant stocké dans une grange.
  • Le site internet mentionné dans la vidéo n’existe pas, et son nom de domaine vient d’être acheté (17 décembre 2021).
  • Les écrits semblent avoir été réalisé avec un stylo bille, à plusieurs couleurs. Donc année de sortie du bic 4 couleurs ? (sortie en 1969-70)
  • Les cahiers ne sont pas absolument pas marqués par le temps.
  • Le cahier à été rédigé en 1968 avec des annotations sur EMS. EMS est créé en 1969.
  • Le raccordement avec un clavier est réalisé avec câble au format mini-jack peu courant à l’époque.
  • Les fonctions du synthétiseur sont bien trop en avance par rapport à l’année de fabrication supposée.
  •  il y a le support à micro qui a été inventé beaucoup plus tard
  • L’utilisation de LED pour l’époque
  • Le budget pour réussir à fabriquer ce genre de synthétiseur

Les sites qui relayent l’information sur le Loumavox

J’ai répertorié les sites parlant de cette enquête :

Conclusion

Alors est-ce une opération marketing pour annoncer un futur produit ? Un exercice pratique d’un professeur voulant démontrer la réalisation d’une fake news ?
Les hypothèses vont bon train… Je vais suivre les évolutions, les nouvelles informations et je mettrais à jour cet article.

Dans tous les cas, il est clair que l’on parle de cette histoire. Donc si l’objectif était de « faire le buzz » il a été atteint

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10 Responses

  1. Dans les indices du faux, il y a le support à micro qui a été inventé beaucoup plus tard, plusieurs composantes (particulièrement les boutons) qui semblent avoir été créées par impression 3D, le manque de détails sur l’intérieur du fameux synthé, le fait que Weber ait tout simplement branché l’appareil sans plus de précaution, les commentaires évasifs des gens derrière le projet, les photos de «Louise» qui apparaissent truquées…

    Parmi les personnes qui défendent avec ardeur (et parfois violence) cette production vidéo se trouvent des gens qui la considèrent comme fausse et qui se gaussent des personnes qui y ont réussi à y croire, ne serait-ce qu’un moment.

    (J’ai trouvé le supposé reportage si pénible à regarder que je ne l’ai pas encore terminé.)

    La production en question me déçoit profondément en tant qu’enseignant, anthropologue et musicien, impliqué dans le film ethnographique. Ce qui m’attire quelques propos désobligeants. J’admets ne pas comprendre l’intérêt d’une telle supercherie s’il s’agit réellement du travail de lycéens. Et je ne comprends pas ce que Weber peut en retirer de bénéfique pour sa réputation. Même si cette histoire était authentique, sa façon d’accueillir l’instrument n’est pas à son honneur. C’est un peu comme si une archéologue déterrait un objet sans prendre aucune des mesures d’usage pour en préserver la condition et pour en retirer le plus d’enseignements possibles.

    Pour Jarre, ça risque de ne pas changer grand-chose à sa réputation. Plusieurs personnes se disaient déjà qu’il avait mal tourné et il y a certainement des fans inconditionnels qui vont continuer à louanger son œuvre, qu’elle soit factice ou non. Après tout, Plastic Bertrand et Fabrice Morvan ont fait parler d’eux après que soit découvert le pot aux roses.

    Pour les autres personnes impliquées, le fait de lancer un tel canular dans un monde de désinformation, ça peut avoir plus de conséquences négatives que ce qu’on peut prévoir. On ne contrôle pas une «histoire» après l’avoir lancée.
    Et si c’était un vrai reportage effectué dans un lycée, il manque toute la documentation nécessaire autour du projet pour que ce soit autre chose qu’un encouragement au sensationnalisme journalistique qui rend plus ardue la tâche de construire de bonne foi une connaissance solide.

  2. Merci Alexandre pour tes remarques très pertinentes😉. Je suis comme toi, à ne pas comprendre la raison, mais je me dis qu’il faut patienter et que nous connaitrons le pourquoi du comment.

  3. Bonjour,
    Et merci pour cette découverte. Je pense qu’il s’agit effectivement d’un fake plutôt bien réalisé, surtout avec les moyens d’un simple projet scolaire. Ça a dû vraiment démarrer comme indiqué dans le film, genre : que pourrait-on faire comme documentaire pendant la pandémie ? Et là, c’est parti sur un faux documentaire (surtout que certains ont défrayé la chronique pendant cette période).
    Le synthétiseur paraît un peu trop « neuf » quand même.Les parties métalliques sont bien brillantes. Quand on voit ceux exposés à la Philarmonie de Paris datant à peu près de la même époque, le constat est sans appel.
    Les boutons ne me choquent pas, par contre que tout le monde semble brancher partout sans problème un appareil forcément en 110 volts m’ennuie un peu plus.
    En plus, pas une vue de l’intérieur. Et un test direct qui aurait pu mettre le feu au laboratoire… Bon.
    Concernant JMJ, pas une seconde on ne le voit réceptionner ou se servir du synthétiseur. C’est juste un entretien en ligne. Il a parfaitement pu se prêter au jeu d’un projet scolaire qu’il a trouvé intéressant et accepter de servir de « biais d’autorité « . Pareil pour m.Weber qui a sans doute fourni le matériel nécessaire pour créer les photos, voire construire lui-même l’appareil. C’est le syndrome de la blouse blanche, en fait.
    Quelquechose me choque un peu dans les « vieilles » photos, les physiques et les attitudes sont trop contemporains, le contraste un peu trop fin. Je suis photographe de formation, pour info.
    Enfin, quand on va sur les commentaires sur YouTube, les créateurs de l’histoire ont épinglé un commentaire les félicitant pour la réalisation réussie d’une trop belle histoire. Donc…..
    En revanche, si tout cela est vrai, c’est une découverte majeure.

    Et dans tout les cas, un énorme buzz réussi pour cette école !

  4. Merci beaucoup pour le commentaire Alain, dans tous les cas le pari est réussi, on parle du Loumavox. Complètement d’accord avec les détails, j’ai hâte de suivre l’actualité autour de ce buzz. Je mettrais à jour l’article 😉

  5. Le son, surtout le son.
    J’ai eu dans les années 80 un Roland sh-09 et qui n’avait que 5 ans et qui était totalement instable.
    Pendant tout le reportage tout les sons qui sortent de ce Loumavox sont d’une stabilité à toute épreuve et très propres pour une machine qui aurait 50 ans.

  6. Oui on s’en doutait, c’est lorsque j’ai vu que c’était mentionné sur plusieurs sites que je me suis dits qu’il fallait relayer l’info en France 😉.

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